Passons de la RSE à la création de valeur partagée

Une entreprise prospère parce qu’elle est utile. 

Et non l’inverse.

 

Nos entreprises ont besoin des collectivités florissantes pour garantir: 

 

  • un service public essentiel de qualité (éducation, santé)
  • un environnement sain et favorable
  • une demande pour ses produits

 

 En retour nos collectivités ont besoin d’entreprises profitables et pérennes pour créer des emplois et de la richesse collective.

 Les entreprises ont un rôle crucial à jouer (et assumer) dans le développement économique et social.

Mais combien de politiques RSE font véritablement bouger les choses ? Combien ont un impact sur la Société vs. leur propre société ?

 

La RSE doit se libérer de son côté philanthropique voir parfois hypocrite (lorsque seule l’amélioration de l’image est souhaitée).

A nous entrepreneurs de prendre les devants et d’enfin réconcilier business et société civile.

Interrogeons-nous ainsi sur les raisons qui font que le business est perçu comme la cause des problèmes majeurs actuels et non la principale solution.

Opposer bénéfices privés et publics revient à isoler les 2 en les tirant chacun vers le bas : davantage de charges pour l’entreprise pour supporter des outils publics aux potentiels bridés. 

L’illusion qui consiste à croire que la Société évolue en marges des entreprises, comme 2 flux parallèles isolées qui ne communiquent jamais est obsolète.

 

D’où ma conviction dans l’idée de création de valeur partagée.

La vertu principale de cette réflexion est de générer simultanément un impact positif sociétal, environnemental et économique.

 

Osons une comparaison entre RSE et Création de valeur sur 3 critères:

      1. La maitrise de l’agenda

RSE: les agendas dépendent de l’environnement extérieur (politique, légal)

Création de Valeur Partagée (CVP) : propre à l’entreprise qui détermine et gère son propre agenda

      2. La recherche d’impact

RSE : Impact limité au département RSE

CVP : L’ensemble des budgets de l’entreprise sont mobilisés

       3. La génération de profit

RSE : Séparé ou en marge de la profitabilité de l’entreprise

CVP : Partie intégrante qui implique l’ensemble de la chaine de valeur

  

Il faut donc « désiloter » la RSE et la placer au cœur du réacteur en impliquant l’ensemble des équipes, des domaines et des budgets. 

De cette façon l’entreprise renforce sa légitimité globale dans ses actes et son discours

 

La légende du marketing Michael Porter (cf : les 5 forces de Porter) fait également la promotion du concept de Création de Valeur Partagée sous 4 niveaux dans l’entreprise.

  • redéfinir les pratiques et activités opérationnelles au sein de la chaîne de valeur
  • concilier nos produits et nos propositions de valeur pour répondre aux besoins sociaux et environnementaux
  • créer des institutions et des organisations de soutien dans le même domaine
  • identifier les points d’intersection entre votre activité et les défis sociaux les plus importants

 

Soyons donc concrets : comment allons-nous mesurer tout cela ?

Bien sûr il existe de plus en plus d’indicateurs RSE mais une fois encore cela limite la performance de l’entreprise à un seul secteur et non à un ensemble. Faisons évoluer notre façon de penser: à la place de nous concentrer sur les coûts, ne faudrait-il pas réfléchir aux sources de revenus et aux façons de les mesurer ?

Quelques exemples :

  • Amélioration de l’impact environnemental
  • Diminution des accidents du travail et de l’absentéisme
  • Fidélisation de l’ensemble des parties prenantes et amélioration de leur engagement
  • Amélioration de sa compétitivité
  • Amélioration intrinsèque de son image

 

Pour conclure, il me semble primordial de mentionner les bénéfices.

En effet, toute la chaine de valeur y gagne,:à court, moyen et long terme. Ce que l’on appelle en d’autres termes le cycle positif de prospérité.

En tant que dirigeants, vous serez alors beaucoup plus solides pour préparer l’avenir, résister aux mauvais vents, vous challenger sur des bonnes pratiques.

 

N’oubliez pas, aucune entreprise n’est autonome ou isolée. Nous sommes tous (inter)dépendant (e)s d’un éco système. A nous d’en prendre soin. A nous également de le valoriser le mieux possible. Assurons nous que les fruits de la réussite de nos entreprises profitent aux clients, aux fournisseurs et aux salariés.

 

Ainsi, tel que le défendent les sociétés B Corp, confirmons tous ensemble qu’une entreprise prospère parce qu’elle est utile. Et non l’inverse.